Shnemue est le principal fossoyeur de Sega tout comme il lui a permis d’entretenir sa légende. Projet lancé initialement sur Saturn sous le nom de code « Virtua Fighter RPG », il s’est vu reporté un certain nombre de fois avant sa version définitive, sortie à Noël 2000 sur Dreamcast. Chose dramatique pour le futur ex-constructeur de consoles, au moment de la sortie du jeu, même si chaque possesseur de Dreamcast achetait un exemplaire du jeu, il n’aurait pas été rentabilisé. Ce projet dantesque mené par Yu Suzuki, un grand nom de la société japonaise, derrière un grand nombre de succès en arcade tel que Out Run, After Burner et autre Hang On.
Malgré ce désastre en perspective, il y a tout de même une histoire derrière tout ça et un excellent jeu aussi. Manette en main, vous oeuvrez à la destinée de Ryo Hazuki, qui va chercher à venger son père, tué par le vil Lan-Di. Le but sera donc de retrouver la piste de ce boss en puissance tout en gagnant de l’expérience pour avoir l’espoir de mettre un terme à son existence.
Mais avant cela, en lançant le jeu, on prend une première baffe, graphique celle-ci. C’est magnifique, ça tient encore bien la route aujourd’hui, même 14 ans après sa sortie. La prise en main est assez rigide, du notamment au contrôle du personnage par la croix directionnelle. L’enquête commence en interrogeant le voisinage, tout en se dirigeant vers le centre ville. Le côté réaliste a pu en rebuter certains, d’autant que les personnages que l’on croise change souvent d’endroit et qu’il faut respecter une certaine plage horaire pour être sur de les rencontrer.
A côté de cela, on retrouve un système de combat reprenant la base de Virtua Fighter pour apporter quelques moments d’anthologie, tel que cet affrontement face à 100 adversaires simultanément. On retiendra aussi du jeu des séquences qui marque encore aujourd’hui les joueurs tels que la fameuse course de transpalettes (!), le temps perdu à collectionner les gashapons (petites figurines à acheter pour 100 yens) ou encore à jouer aux bornes d’arcade dans les bars. Réaliste, on vous dit.
Il y a tant de choses à dire sur le jeu, comme le fait qu’on ne connaît toujours pas le fin mot de l’histoire, malgré un second volet sorti sur Dreamcast et Xbox. On espère encore une ressortie du jeu en dématérialisé sur les consoles actuelles mais ce n’est clairement pas dans les tuyaux. Et comme c’est bientôt Noël, je vous propose la version orchestral du Main Theme.
