Il l’avait fait à Taylor Swift il y a cinq ans, il a (presque) recommencé hier soir avec Beck. Alors que ce dernier reçoit le Grammy du meilleur album de l’année, Kanye West monte sur scène et fait mine de prendre le micro, avant de se raviser. Énorme malaise. « Yeezus » explique après la cérémonie que son amie Beyoncé méritait le Grammy, pour lequel elle était aussi nominée. Celui qui se dit publiquement « fils de Dieu » ou « successeur de Michael Jackson » s’est donc une nouvelle fois permis de désapprouver publiquement un award. Si les réactions ont été assez virulentes à son égard sur les réseaux sociaux, le buzz fait avant tout rire, et donne un énorme coup de boost à la popularité du rappeur, un peu en berne (son duo « Only One » avec Paul McCartney a été vivement critiqué, sinon ignoré).
Musicalement parlant, cette cérémonie aura littéralement auréolé Sam Smith ! Le britannique à la voix perçante repart avec 4 Grammys : meilleure chanson (“Stay With Me”), meilleur album pop (In the Lonely Hour), meilleur nouvel artiste et enregistrement de l’année. Pharrell Williams, omniprésent en 2014, a glané 3 Grammys (meilleure interprétation solo, meilleur album de musique contemporaine pour Girl, et meilleure vidéo pour « Happy »).
Autre fait marquant de la soirée : lors de sa performance live, Pharrell a rendu un hommage à la communauté afro-américaine de Ferguson. Celle-ci subit des persécutions à répétition de la part des autorités locales (agressions, meurtres). Pharrell a donc choisi un événement mondialement médiatisé pour se positionner contre ces évènements qui rappellent les heures les plus tristes de l’Histoire américaine, il y a des décennies maintenant. On y voit le chanteur et ses danseurs lever les mains en l’air, comme un symbole : celui de la manifestation pacifique de Martin Luther King, il y a un demi-siècle.
Une cérémonie haute en couleurs donc, avec du sérieux, du rire, du buzz, et de jolies performances. On attend déjà avec impatience l’édition 2016 !