Noël au royaume de Séraphin par Mélodie Ducoeur

Mélodie Ducoeur est une auteure déterminée et créative. Elle est l’auteure d’une collection de quatre ouvrages dans le monde du royaume de Séraphin, un univers qu’elle a créé et édité aux éditions Plumes de cœur. Le dernier roman « Noël au royaume de Séraphin » est un récit qui pourra être apprécié aussi bien des adolescents que des adultes.

Une seconde histoire au cœur du royaume de Séraphin

Bref rappel pour celles et ceux qui n’ont pas encore découvert le Royaume de Séraphin, Noël au Royaume de Séraphin prend place à la fin du premier tome. Ce roman suit le parcours d’un petit bonhomme de dix ans, Dimitri. Ce dernier était atteint d’un trouble de l’attention, qui lui a valu de nombreuses mésaventures de son vivant. Harcèlement, bagarre, préjugés au sujet d’une « mauvaise éducation ». Avec une maman aimante et bien décidée à sensibiliser l’entourage, le jeune héros aurait pu s’accrocher… Mais il ne l’a pas fait. En effet, le gamin se donne la mort en se jetant d’un pont. A cet instant, il ne pensait pas une seconde qu’il serait amené à rejoindre un autre univers, une dimension parallèle.

Un royaume comparable au paradis

Dans ce « royaume », Séraphin incarne l’image parfaite d’un dieu bienveillant. Au sein d’un système organisé, chaque membre de cette « cour » se voit confier un rôle ainsi qu’un superpouvoir. Des adultes en charge veillent au grain, pour protéger les bébés et les enfants. Ce sont donc les âmes des jeunes défunts, transformés en anges. Certains ont le don d’insuffler la vie comme Timéo, qui peut toucher le ventre de sa maman pour y planter une graine fertile. La petite fille Tifanie, quant à elle, peut faire pousser des plantes. Toujours aussi magique, Dimitri se découvre un talent d’humoriste…

Une histoire émouvante

Seulement voilà : après le suicide inattendu de ce dernier atteint de TDAH, sa mère appelée Gaëlle se sent démunie. La perte d’un enfant (à tout âge) est une véritable tragédie. En effet, cela ne semble pas « dans l’ordre des choses » … Et pourtant, ce personnage féminin extrêmement fort et déterminé va tout faire pour enseigner l’importance du respect de l’autre. Cela passe aussi par l’acceptation de tous, et la volonté d’aider. Tendre sa main à quelqu’un, c’est changer son destin.

Des thématiques sensibles abordées avec douceur

Dans cet angle, ce roman de Noël met en scène les mêmes personnages. Encore une fois, la frontière entre le royaume et le monde des vivants est possible, grâce à des technologies de pointe, qui permettent aux petits de surveiller et de veiller sur leurs proches. De ce fait, le lecteur retrouve Timéo Tifanie ainsi que Titouan. D’autres protagonistes font leur apparition dont Evann, le frère de Tifanie. Tous deux sont les enfants de Martine qui s’occupait des « confessions » des anges, afin de les aider à évacuer leurs émotions négatives. Comme dans le roman destiné aux adolescents, celui-ci change de point de vue, ainsi le lecteur peut découvrir l’intrigue dans l’œil de Florence, par exemple – qui est une adulte. Chaque chapitre introspectif permet d’en apprendre plus sur l’intimité des personnages, mais aussi des thématiques très sensibles, qui sont abordées avec justesse et poésie.

Une lecture émouvante

Certains passages sont bouleversants, et ne manqueront pas de toucher le coeur du lecteur, grâce à un style simple, mais authentique. Une chose est sûre : l’émotion et le lâcher-prise, le laisser-aller sont des réflexes qui sont perçus dans nos sociétés comme un signe de faiblesse. Mélodie Ducoeur exploite ce chagrin qui est en réalité libérateur. L’on fait couler des larmes, car on est heureux, quand quelqu’un nous manque, lorsqu’on est très triste et sans espoir. Mais entre ses passages parfois très lourds, l’auteure réussit à distiller des éléments humoristiques ou des scènes d’épanouissement, où les petits personnages s’émerveillent devant une nature riche et vivante.

Les gardiens de la vie

L’amour ne s’arrête pas à la mort : elle se poursuit autrement, le souvenir perdure. Le rôle des séraphins du royaume est bel et bien celui de gardien, mais aussi celui de maintenir la vie et l’équilibre sur Terre. L’histoire de Florence et de sa fille Clara ne manque pas d’authenticité. C’est pourquoi les personnes qui ont vécu ce drame qu’est le cancer ou une maladie grave chez son enfant pourront facilement s’identifier à ce personnage fictif, mais très crédible. L’alternance de points de vue entre Timéo et Florence permet donc au lecteur de « souffler » entre la triste réalité d’une mère qui tremble pour la vie de son enfant et un petit, déjà mort – épanoui au royaume de Séraphin, bien décidé à accompagner ses proches, même dans l’au-delà.

Une véritable aide au deuil approuvée par les lecteurs

Dans ce roman divertissant et poétique, l’auteure met en avant l’importance de se dire « je t’aime », d’être présent, du début à la fin. Les êtres humains sont incapables de prévoir l’avenir, la vie est si fragile. Il devient alors urgent d’observer le monde avec un regard de gamin : s’émerveiller devant la nature, rire aux éclats. Dans ce récit qui pourrait être celui de la vie dans toute sa splendeur, l’écrivaine Mélodie Ducoeur décrit la magie de Noël dans le monde des enfants qui ne grandissent plus. Si le thème peut sembler sombre, son style et son imagination débordante en font une histoire complète qui est à la fois intelligente et divertissante. En effet, cet ouvrage qui compte 429 pages se dévore rapidement et ne s’oublie pas de sitôt. Il pourrait même se révéler thérapeutique pour les proches qui ont disparu un enfant en bas âge ou bien un adolescent.

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Publié le 19 février 2023
Dernière mise à jour le 20 février 2023

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