Illustrateur français installé à Berlin, Klub refait parler de lui depuis le 21 mars, date de sortie de sa nouvelle bande dessinée en librairie. Intitulé « Science sans conscience » et paru aux éditions Warum, l’album se moque gentiment des scientifiques qui ont fait l’Histoire. Qu’il s’agisse de Galilée, Newton ou encore Einstein, personne n’est épargnée et ce, pour le plus grand plaisir du lecteur qui découvre, page après page, de nouvelles saynètes, toutes plus fluorescentes les unes que les autres.
Roster Con : Pourquoi avoir décidé de faire une bande dessinée sur la science ?
Klub : Il s’agit à l’origine d’une proposition de mon éditeur Wandrille Leroy des Editions Warum. Nous cherchions à faire un nouvel album après « L’Art n’a qu’à bien se tenir » consacré au monde de l’Art Contemporain. Wandrille a suggéré le thème de la Science. En regardant dans mes archives j’ai découvert que j’avais déjà pas mal de gags et idées s’y rapportant. Ce thème m’a toujours beaucoup fasciné, notamment le côté « Weird Science » : savants fous et mégalos, aliens, Dr. Frankenstein, expériences interdites, Robots de la Mort, médecines parallèles, etc.
Vous êtes-vous inspiré d’autres BD qui parlent de science, à l’instar de celles de Marion Montaigne ?
Je n’ai pas vraiment cherché l’inspiration dans d’autres albums, cela m’aurait probablement inhibé. J’ai essayé de suivre le fil de mes premières idées, celles que j’avais déjà en stock, et d’élaborer à partir de là. J’ai aussi demandé à des amis scientifiques quelques conseils et informations sur leur « univers ». Une référence ultime pour moi, ce sont les albums de Gary Larson : « The Far Side Gallery« ! Il s’y trouve, entre autres thèmes, de nombreux cartoons absurdes et hilarants sur le monde scientifique.
Pouvez-nous en dire plus sur ENSADERS, le collectif auquel vous appartenez ?
Nous nous sommes rencontrés en 2003 lorsque nous étions tous les trois étudiants aux Arts Décoratifs de Paris (ENSAD). Nous avons alors commencé à réaliser des dessins collectifs, mêlant nos traits sur la même feuille de papier. Depuis, nous avons continué et développé cette pratique. On se retrouve souvent pour réaliser des dessins, illustrations et fresques de grands formats. Ensemble, nous participons à des expositions, animons des ateliers créatifs et réalisons régulièrement des performances de dessin collectif improvisé en public. Nous aimons beaucoup faire partager notre approche collective et spontanée du dessin.
Quel album vous a personnellement marqué ?
En plus des albums de Gary Larson, je dirais « Paul au parc » de Michel Rabagliati, publiée en 2011 aux éditions La Pastèque. Il y raconte un épisode de son enfance en 1970 au Québec de façon très touchante. Cet album m’a beaucoup marqué car il est à la fois sincère et personnel, émouvant et drôle. On s’identifie tout de suite à Paul, l’alter-égo adolescent de Michel Rabagliati.
Vous êtes à la fois caricaturiste et illustrateur ; quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui souhaite se lancer dans la BD ?
Je lui conseillerai d’avoir plusieurs cordes à son arc. Le métier d’illustrateur va de pair avec celui de dessinateur de BD et permet de diversifier les sources de revenus. S’associer à des projets collectifs ou partager un atelier avec des amis dessinateurs permet de ne pas rester seul face au monde du travail. En groupe, on est plus forts et motivés, et les idées circulent beaucoup mieux.