Quel a été ton parcours musical ?
Depuis très jeune je composais mes propres mélodies et chansons, au départ je faisais du violon et puis je me suis mise à la guitare. Plus tard, je suis arrivée à Paris et j’ai rapidement cherché à être produite afin que ce que je créais toute seule dans ma chambre puisse bel et bien être reconnu. J’ai rencontré mon producteur actuel, qui m’a signé sur le label She’s Blue, en me donnant tous les moyens de créer mon propre son. Il m’a permis de rencontrer Mike Panos avec qui j’arrange aujourd’hui mes musiques. Mon premier titre est sorti en janvier dernier, le deuxième au mois de juin. L’EP sortira quant à lui fin aout.
Mais tu ne viens pas de la capitale n’est-ce pas ?
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Non en effet, je viens de Annecy dans l’Est de la France, je sors tout droit de la campagne perdue. En arrivant à Paris, j’ai fait des musiques de pub et quelques concerts acoustiques.
Qui es-tu artistiquement parlant ?
En premier lieu je suis compositrice, je pense que c’est ce qui me définit le plus. C’est moi qui écris mes mélodies et mes textes, je ne fais aucune reprise. D’ailleurs, pour moi un artiste c’est quelqu’un qui revendique des choses, mais qui également révèle sa personnalité à travers sa musique. Pour ma part, je ne fais pas encore de la musique engagée mais je tends à cela plus tard, d’autant plus que j’ai des idées que je souhaiterais réellement mettre en musique. La seconde chose qui me définit est que je suis interprète, car ce que je préfère faire au monde, c’est écrire mes musiques, les arranger et aller au studio ensuite.
Pour moi un artiste c’est quelqu’un qui revendique des choses, mais qui également révèle sa personnalité à travers sa musique
On dit que tu construis ton univers dans la tourmente de l’humain et de la folie, qu’est-ce que cela signifie ?
Eh bien la musique c’est ma deuxième vie, en parallèle je suis psychologue et je m’intéresse à l’esprit humain, savoir comment il fonctionne et comment on pense. C’est pourquoi mon premier titre parle de l’entrée dans la psychose. Quant aux chansons qui vont sortir en août, elles abordent notamment les thèmes de la perversion et de la mélancolie. Finalement, lorsque j’écris, il y a ma part de psychologue qui alimente mes textes et la manière dont je vois les choses.
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Qu’est-ce que la musique pour toi ?
Pour moi, ce sont des parcelles de pensée, du moins des condensés de ce que j’ai bien pu penser à un moment donné dans ma vie pour quelqu’un ou vis-à-vis de moi-même. Personnellement je pense que lorsque l’on écrit, on fait sortir ses tripes dehors.
Ton histoire a inspiré tes chansons, mais y a-t-il eu des artistes et des gens qui t’ont également inspiré ?
Les artistes dont je suis totalement fan, sont Lana Del Rey, Lorde, Melanie Martinez, Marina and the Diamonds, Grimes. Je ne sais pas vraiment si je m’inspire d’eux, même si quand j’écoute un artiste je me pose souvent la question : « pourquoi je l’écoute ? ». Mais il est sans doute vrai qu’à force de les écouter je reproduis malgré moi ces choses-là. Marina and the Diamonds parle dans ses chansons de sa vie intrapsychique autrement dit de sa vie interne, ce qui se passe dans sa tête. Parfois même, elle écrit des chansons engagées que je trouve magnifiques. C’est ce genre de choses dont je m’inspire et que j’aimerais pouvoir faire.
Je n’ai pas choisi de chanter en anglais c’est venu tout naturellement
Pourquoi as-tu décidé de chanter en anglais ?
Je ne chante pas en anglais par choix artistique, mais parce que je suis bilingue, et que c’est la langue dans laquelle j’arrive le mieux à m’exprimer. C’est vrai qu’il y a pas mal de personnes qui me reprochent de ne pas chanter en français surtout que je suis une artiste française. La vérité est tout simplement que je n’arrive pas écrire en français et à dire ce que je souhaite dire. Je n’ai pas choisi de chanter en anglais c’est venu tout naturellement.
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Tu as des prochains titres qui sortiront au mois d’août, que peux-tu nous dire de plus ?
Il y a deux singles : Wicked et Doomed. La première parle de la perversion et d’une relation très bizarre que j’ai eue avec quelqu’un de sadique ainsi que comment j’ai dû m’enfuir en courant, parce que cette personne n’était pas saine d’esprit. Tandis que la seconde, parle d’une fin de relation, en d’autres terme la réalisation que celle-ci se finit et à quel point elle peut nous affecter.
Tu comptes faire un album ?
Oui, nous sommes d’ailleurs en train de travailler dessus.
J’ai remarqué, surtout dans ton dernier clip que tu avais deux faces, es-tu comme ça dans la vraie vie, où est-ce tout simplement un personnage ?
C’est vrai que je porte une perruque blonde dans I’m Everything You Say, c’était dans l’optique de créer un personnage étrange qui fait plein de gestes bizarres. Après, je ne sais pas si j’ai deux facettes, mais l’idée était vraiment de créer un personnage qui tente de s’échapper de la présence d’une personne qui nous fait nous sentir très mal.
Parle-nous du clip, comment s’est-il déroulé ?
Alors, on l’a fait en deux temps. Tout d’abord nous avons filmé dans une soirée un peu délirante où les gens étaient déguisés n’importe comment, d’ailleurs j’ai pu passer inaperçue avec cette perruque. Ensuite, nous avons filmé dans un parking abandonné avec plusieurs étages. Le noir et blanc c’était un choix esthétique tout simplement qui permettait de donner plus de vie au personnage, qui n’est pas contaminé par le mal-être de la présence de l’autre.
